Silphi à Lyon !

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mardi 4 novembre 2008

Laedunt omnes. Ultima necat.


Salut toi.

Ça faisait longtemps non ? Longtemps que nous n'avions vraiment parlé. Il en va de cette vérité comme des vieux couples. On parle beaucoup au début puis après tout s'estompe. Il ne reste plus que la constante.

Plus que l'habitude ?

Je crois que j'ai toujours su que cette passion qui me lie à toi est de nature profondément malsaine. Bien sûr que j'apprécie certaines de nos retrouvailles. Certaines m'évoquent même de puissants moments de plaisir. Bien sûr il y en a d'autres où tu venais pour m'aider à passer le temps, pour cette fausse notion d'hygiène ou alors par habitude. Parce que c'est facile aussi.

Mais certaines sont juste une fulgurance. Un instant et un endroit. Un flamboiement.

Beaucoup de mes souvenirs s'entachent de ta présence.

Je sais ce que cette passion a de destructeur, je sais ce que cette passion à de biaisée. Je sais qu'à la fin, je resterai seul avec ma soufrance. Seul avec mes doutes et mes "et si".

Seul.

Mais pour l'instant… je savoure et je jouis de ta constante flamboyance. Je profite de la moindre de tes étincelles. Comme si ton feu intérieur attisait le mien. Comme si, alors que je meurs un peu plus à chacune de nos rencontres, je sentais un sursaut de vie qui m'est extérieur. Ou un sursaut de mort ?

On me dit souvent que je ne devrais pas être ainsi. Que je ne devrais pas être asservi par toi. Que dans notre rapport, tu te nourris de moi et que je n'en retire rien en définitive que la satisfaction d'une dépendance.

Qui ça on ?

Tous ceux qui à trop vouloir survivre oublient qu'il faut bien vivre.

Ceux là. Ceux qui n'ont pas de saveurs. Ceux qui jugent.

Et, quand je me sens seul au milieu de la nuit. Ils ne sont pas là. Toi seule est présente. Toi seule pare l'obscurité qui m'entoure de cette douce incandescence.

Alors, quand de mes lèvres je te goute, quand nous échangeons nos souffles, je le sens.

Ce feu qui te consume.

Ce feu qui me consume.

Et aussitôt fini, parfois je regrette. Cette lâcheté typiquement masculine qui ne nous empêche pas d'assouvir un besoin alors que l'on sait que rien de bon ne saurait en sortir. Mais je recommence.

Encore.

Décidément, je ne sais pas quand j'arriverai à arrêter.

De fumer.

Edit : photo supprimée, faut que je travaille pour le rendu de la fumée d'une cigarette.

Humeur :

Découvrez Archive!


vendredi 10 octobre 2008

Cash and Krach

Voilà. Il est bientôt 3h00 et je viens juste de finir un truc à rendre pour le boulot demain matin. Comme je pensais y passer la nuit, je me retrouve en pleine charge de café/coca/vin/clope d'où un manque flagrand de sommeil.

Forcément, réfugié au milieu de la nuit, je retrouve ces habitudes estudiantines qui ne m'ont jamais quitté. Ma plus grosse capacité de production et de travail, c'est la nuit avec une clope, du café et du bon son.

Et là d'un coup, alors que je faisais un petit break bien mérité. Comme un choc en lisant les derniers RSS d'actus. L'impression de constater subitement l'effritement de tout un tas des valeurs de mon enfance : bipolarisation bien marquée politique et effondrement des systèmes financiers selon le paradygme des années 80. (ouais, j'en conviens, j'avais de drôles de valeurs plus jeune ^^). J'ai l'impression que la gauche n'a plus jamais existé depuis Mitterand et que la droite se perd à trop se regarder le nombril. D'un autre côté, les marchés partent complètement en torche et n'ont pas l'air à même de se stabiliser tant qu'il n'y aura pas eu une sorte de "new deal".

Urbex @ Lyon


J'évite du coup de penser à l'argent que j'avais en action sinon ça me déprime quand je vois le temps où je vais devoir immobiliser ces invests pour récupérer la mise ^^

La raison sous-jacente de tout ces facteurs semble être la perte de confiance. Perte de confiance des citoyens en leurs politiques engendrant une décredibilisation totale du système et perte de confiance sur les marchés.

Là où je m'interroge, c'est sur ce qui va emmerger : encore plus d'individualisme alors que cela parait être la seule solution viable à tous les niveaux ? (de manière quasi systémique en fait) ou alors un retour vers des valeurs plus humaines que celles qui furent pronées durant ces 20 dernières années ?

Engoncé que je suis dans les paradygmes cyniques établis dans les années 80, j'ai du mal à me dire qu'on peut aller vers du mieux pour être honnête. Par contre, le fait que je me pose encore la question me rassure un peu quant à ma condition.

AU final que nous reste t'il ?

A vous, j'en sais rien en fait mais je me dis que je ferai bien de continuer à jouir de tout tant que je le peux encore. L'épicurisme de fin des temps me parait assez sain finalement.

Qui pour une Zub et de la futilité ?

Je me rend bien compte que c'est un peud écousu. Je crois que je ne suis pas dans le bon état d'esprit (mayday mayday, j'ai du réfléchir pour pas mettre mindset) pour mettre en forme, clarifier et ordonner mes pensées dans un mode plus littéraire cette nuit après m'être enfermé dans les joies de la gestion des PKM, de MS Project des deadlines et autres analyses d'impact de mes différents projet.

Humeur :

Découvrez Arcade Fire!


PS : bon hop j'y retourne !

jeudi 3 juillet 2008

Témoin de l'histoire ? Ingrid Bétancourt est libre

Ces dernières années, nous avons pu être témoin en direct de beaucoup d'événements majeurs de notre histoire.

Je me souviens de la chute du mur de Berlin, de la première invasion de l'Irak, de la chute des tours, d'un étudiant faisant reculer des chars à Tien An Men. Et des images d'archives de bien d'autres: la mort de Kennedy, les discours de Martin Luther King, toutes ces images qui sont maintenant inscrites dans notre patrimoine.

J'assiste en ce moment même à l'interview d'Ingrid Bétancourt. Je vois une femme dotée d'un vrai don d'orateur et d'une puissante force de conviction. Et je me dis que ces images feront certainement le tour du monde d'ici demain.

Comme l'impression, encore une fois, de contempler l'histoire en marche.

Si je fustige régulièrement la télévision en général pour l'abêtissement à laquelle elle participe usuellement, je dois avouer que c'est dans ces moments là que je lui reconnais sa vraie valeur.

Une fenêtre sur le monde.



Humeur :

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mercredi 18 juin 2008

Revolution.com


Il y a un peu plus de 20 ans, naissait un texte qui a posé nombre de bases de l'avènement du web 2.0: TAZ d'Hakim Bey. Ce texte anarchique frôlait avec la notion de zone d'autonomie temporaire sans jamais les définir. Basées sur le concept des utopies pirates, ces zones sont, en quelque sorte, des regroupements nomades dans l'espace et le temps capables d'une grande adaptation et de circonvenir rapidement à toute velléité de contrôle.

« Si la TAZ est un campement nomade, alors le Web est le pourvoyeur des chants épiques, des généalogies et des légendes de la tribu ; il a en mémoire les routes secrètes des caravanes et les chemins d'embuscade qui assurent la fluidité de l'économie tribale ; il contient même certaines des routes à suivre et certains rêves qui seront vécus comme autant de signes et d'augures »

Les premiers artisans du web grand public (il n'est donc pas ici question de la mise en place des structures de réseaux de type militaire ayant participé à la naissance du web) y ont vu un espace totalement libertaire permettant de s'affranchir des notions d'espaces, de pays et de temps. Ces artisans ont été fortement influencés par nombre de texte dont notamment TAZ en 1984. De par la nature de ces artisans, de leurs lectures, de leurs cultures de manière générale, bien des idées se sont vues intégrées au schème global de ces aspects libertaire au sens ontologique du terme. Un espace hors de tout contrôle et hors de toute censure où n'importe quelle idée peut être non seulement diffusée mais aussi perdurer au-delà de son auteur dans les chemins perdus des adresses électroniques.

Vingt ans plus tard, l'expression de web 2.0 était utilisée pour définir non seulement cette conscience de l'espace libertaire mais aussi une plus grande facilité d'utilisation par la masse. La démocratisation générale du web.

Le web devenait un espace de liberté pour tous ceux qui pouvait y avoir accès.

Et les internautes (j'ai toujours beaucoup aimé l'étymologie de ce mot: les navigateurs de l'internet) sont extrêmement attachés à ce qui est ni plus ni moins qu'une forme romantique anarchiste. Et notamment aux TAZ, sans forcément les définir.

Nos différentes blogosphères sont des TAZ, des regroupements de personnes partageant de l'information. Je ne dévierai pas ici sur l'aspect profondément mégalomaniaque définissant le blogueur. En effet, le blogueur (je m'inclus bien évidemment) n'est-il pas un être donnant son avis sur tout et rien et si convaincu que cet avis est intéressant qu'il le partage avec d'autres ? Auto centrée, la blogosphère conforte chacun dans ce bon droit vu qu'il est essentiellement lu (et surtout commenté) par d'autres blogueurs tout aussi convaincus de leur bon droit à donner un avis ?

J'ai finalement digressé. Je reviens donc à mon point initial, l'attachement que nous avons à notre espace de liberté. L'attachement que nous avons à notre droit à la "propriété libre" (ontologiquement antithétique bien entendu) en tant qu'individus.

De par tout ces faits et de par la formidable énergie déployée par les artisans du web mais aussi par les internautes, je trouve profondément amusant qu'il y ait encore des pulsions liberticides de la part des instances de contrôle que sont les gouvernements, de la mise en place de lois anti-piratage au flicage de nos petites habitudes. N'est-il pas amusant de constater que ces efforts fournis par les gouvernements sont à ce point vide de sens ? En effet, il est écrit que, par définition, toute instance de contrôle se fera contourner dans un délai relativement court. Les exemples sont partout autour de nous, du craquage des logiciels au craquage de l'Iphone et des consoles.

Le web est une structure autonome qu'il est impossible de contrôler par essence. De par la philosophie qui a présidé à sa conception, c'est un espace fluctuant et mutable.

Du coup, à quoi bon crier au scandale pour une loi qui se rendra d'elle-même caduque à sa naissance ? De nouveaux modèles de téléchargements, de nouvelles façons de passer au travers des mailles du filet, de nouveaux contournements seront trouvés.

Et surtout, de nouveaux chemins seront créés.

Comme une pression sélective de type darwinienne s'exerçant pour améliorer encore le système.

Tout ceci, n'est bien sûr qu'une vision personnelle de la chose; mais, comme je suis un blogueur, je me sens obligé de le soumettre à votre attention ^^

Humeur :

Découvrez No One Is Innocent!


lundi 24 mars 2008

Growing old is mandatory, growing up is optional

(bon déjà, j'ai un problème, je ne me souviens plus de la source de la citation)



Je viens d'ajouter un petit 1 derrière le cap de la trentaine. Je suis donc, selon, les critères couramment reconnus, un jeune adulte responsable; la preuve: je travaille pour une multinationale worldcompaniesque pour laquelle j'occupe ce que d'aucun appellent un poste à responsabilités que personne ne comprend. Je suis classé dans les "potentiels", un brin requin, un brin politique, à l'aise dans ses Paul & Joe dès qu'il s'agit de donner mon avis sur les organisations, les procédures et les stratégies de déploiements de projets pouvant impacter de larges quantités de personnes de part et d'autre de l'Atlantique...et qui plus est, de plus en plus légitime pour ça.

Bref dans tous ces aspects là, bien qu'un peu "jeune", je tiens mon poste. J'ai, du coup, les avantages et les contraintes qui vont avec : un large volume horaire, des pointes de stress pas piquées des hannetons, et des compensations largement à la hauteur. Et, bien entendu, une carrière devant moi sur laquelle de nombreuses personnes ont de grandes espérances (et je ne suis pas le dernier ^^) et tout à l'avenant. ;)

Ceci dit, il m'est apparu dernièrement que je continuais à vivre dans l'instant en toute chose et, qu'en définitive, même si j'ai un peu évolué sur le fond et pas mal sur la forme, je ne suis pas si différent que 15 ans plus tôt. J'ai toujours eu à cœur de cultiver une jouissance de tous les instants depuis mon adolescence. Du coup, me voici, à 31 ans, un adulescent. Un ado-adulte qui aurait enfin les moyens de sa politique, se servir de son pouvoir d'achat pour sortir plus, voir plus loin, boire plus, fumer plus et jouer plus. Quand j'en suis là, à être capable de passer 3 heures sur un powerpoint pour une présentation stratégique, 1 heure de squash avant de faire 3 heures à l'apéro puis d'enchaîner sur 2 heures d'Unreal tournament 3 ou de Wii, force est de constater qu'en fait, j'ai l'impression d'être dans une bulle qui se développe et grandit mais n'avance pas des masses. Et pas de projet perso à plus de 2 semaines d'avance, par exemple, je m'achèterai bien le loft de mes rêves mais à quoi cela servirait d'acheter alors que je peux très bien partir à l'autre bout du monde pour un prochain poste d'ici un an ?

Toujours est-il que cela fait maintenant quelques années (depuis que je travaille en fait) que je fais ce constat. Au delà de ceci, la vraie question devient, alors que nous faisons tout pour arrêter de vieillir (ou au moins faire en sorte que ça ne se voit pas), ça veut dire quoi maintenant grandir ? Est-ce seulement rentrer dans cette douce "petite mort" de la femme-maison-labrador-gosses-picnique ou y a t'il une alternative ?

...On rediscute de ces concepts fumeux pour mes 32 ans ? ;)

Humeur :
free music


PS : merci à pas mal d'entre vous pour les petits messages à Usagi !
PS2 : un special thanks à Clyne pour la découverte de Cocoon (en concert à Lyon le 14 mai au kao !!)