Absence. Il ne reste plus que ce sentiment de vide alors que je m'éloigne.

Partir pour quelques jours et c'est déjà trop. Comme si chacun de ces départs était, quelque part, un déchirement.

Alors, je m'imagine l'arpenter, la parcourir, explorer ses méandres, ses courbes et ses recoins. Il ne me reste en effet que le grand pouvoir de l'évocation, la toute puissante liberté de l'imagination et du souvenir. L'imaginer.

Explorer sa carte.

En faire mon territoire.

L'imaginer, lascive, s'offrir à mes regards.

Alors que je suis au loin, la retrouver dans celles que j'observe et pourtant, toujours échouer à la reconnaître. Et chercher. Toujours. En explorer d'autres. Les parcourir timidement. De cette timidité dont on fait preuve les premières fois. La peur d'aller trop loin.

La peur qui n'est que celle de se perdre au final. Et, je dois bien avouer que, paradoxalement, j'aime à me perdre. J'aime ce sentiment d'abandon, d'irréel, de ne plus rien avoir à faire d'autre que de pousser encore un peu plus loin, un peu plus longtemps l'exploration de ces terres inconnues. Essayer de se trouver au milieu de cette perte de sens. S'abandonner à d'autres saveurs, d'autres odeurs. Mais, toujours, inéluctablement, s'opère ce manque terrible. Toujours cette sensation. Alors, on se rend compte qu'à en parcourir d'autres, on a jamais cherché qu'elle en définitive. A la retrouver.

C'est juste qu'il est temps.

Un temps pour tout et pour chaque chose en cette terre.

Un temps pour la quitter.

Un temps pour revenir.

Alors, inlassablement, je reviens.

Et elle m'accepte. Pouvoir à nouveau la contempler dans sa toute beauté. La contempler dans son abandon. La parcourir à nouveau à la lueur de la fée électricité. Sentir ce sentiment débordant que l'on ne peut avoir que lorsque l'on se sent en confiance. Et, au coeur d'elle, se retrouver. Retrouver ce sentiment lointain et diffus. Celui du foyer.

Mon foyer.

Ma ville.

Humeur :