mardi 13 novembre 2007
Bandini, Mon chien Stupide - John Fante
Par silphi, mardi 13 novembre 2007 à 01:27 :: Livres


En ce moment, je me tape un gros revival de livres qui m'ont marqué pour une raison ou une autre quand j'étais ado sans que je me souvienne trop bien pourquoi. En fait tout est parti d'une discussion qui m'a un peu inquiété avec M. Je lui avais conseillé un grand nombre de fois Veronika décide de mourir de Paulo Coelho car j'en avais vraiment un souvenir magnifique mais, quand on a discuté un peu plus avant du livre, je me suis rendu compte qu'hormis cet excellent souvenir, je me souvenais de l'histoire mais pas à proprement parler du livre. J'ai donc décidé de revenir un peu en arrière avec deux livres lus à l'époque où j'habitais dans le doux domicile familial. Deux livres de John Fante donc.
Bandini
Ce roman narre une tranche de vie d'Arturo Bandini, un sale gosse issu des bas quartiers d'une ville du colorado. Il a du coeur et, pourtant, ne peut s'empêcher de ravager : "il détruit d'une main ce qu'il construit de l'autre"(paraphrase d'un passage du 4° de couv que j'ai beaucoup aimé). Son père est un homme dur. Un italien de la première vague d'immigrants. Sa mère, italienne aussi, est une femme effacée et discrète. Quant à ses frères, une relation d'amour-haine les unit tous. Cette histoire, c'est celle de ce garçon qui joue aux durs, qui joue à l'homme et qui n'en est pas moins un enfant. C'est une belle histoire. J'ai été ravi de courir à nouveau les rues avec ce gamin insupportable, ravi de partager avec lui ses émotions si exacerbées d'adolescent. Ravi de revivre ça. J'avais complètement oublié les passages clé de ce roman alors que je me souviens qu'il m'avait laissé un parfum d'agréable liberté en définitive.
Mon chien Stupide
Stupide, c'est le nom donné à un chien de passage par un écrivain dont les succès sont derrière lui. Une bête taillée pour le combat, un gros chien de race japonaise à la gueule d'ours et aux instincts pour le moins dénaturés (il essaye de se faire tous les mâles de l'histoire sans distinction d'espèces). C'est un chien qui combat et qui gagne. Tout le contraire de cet auteur dont les rêves se sont envolés, dont les enfants ne sont que déception et dont la vie n'apporte plus que rêves déçus. Ceci dit, il faut avouer qu'il a su garder un terrible humour, un cynisme touchant et que ce roman est extrêmement drôle. Par contre, je me demande deux trucs : comment ma mère a pu me laisser lire ça quand j'étais gamin et je m'interroge sur le fait que j'avais tout compris ^^ Ce roman, c'est aussi une très belle tranche de vie, bien saignante. Un ravissement à lire. Et tant pis si moi, mon livre et mon Ipod on passe pour des cons à ricaner dans les transports en commun parceque c'est quand même dommage de se retenir !
Au final, il est agréable parfois de se replonger dans ces vieux souvenirs, dans ces livres qui ont accompagné un petit bout de vie. Parcequ'on se rend compte que certains goûts littéraires n'ont pas évolués et parcequ'il est toujours bien de se souvenir non seulement ce qu'on a aimé mais aussi pourquoi. Même si, en définitive, ce n'est peut-être pas ça le plus important dans ces moments qui nous lient à toutes ces histoires. En parlant de revival, il y a un livre qui m'accompagne depuis presque 15 ans et que je n'ai toujours pas relu, c'est le Veilleur du jour de Jacques Abeille. Encore une découverte que je dois à ma très chère mère. Un livre qui a changé mon approche de la littérature par bien des côtés. Un de ces livres qui m'habite. L'histoire de Barthélemy l'Ecriveur et de Terrebre... Et, même si je me souviens encore de nombreux passages par coeur, je sens que ce livre cherche à ressurgir sur le devant de la scène !
A suivre, Beigbeder (j'ai pas encore tout lu), Ellis, Pennac ou Eco !

Humeur : (pff Antony et Cocorosie...je ne m'en lasse pas !)